Voeux 2023
Chers adhérents,
La position de la Sfen, fondée depuis 50 ans sur la rationalité et la vérité scientifique, vise à promouvoir un socle puissant d’énergie nucléaire électrique pour notre pays. Elle semble à nouveau emporter l’adhésion de l’opinion publique, de l’Etat et d’une majorité politique; si la position de la Sfen a aidé, ce changement d’attitude est aussi lié à la prise de conscience collective de la fragilité des solutions alternatives (telles que la dépendance au gaz ou aux énergies dites renouvelables), de l’absence de solutions de stockage de l’énergie, de l’instabilité du contexte international, du positionnement ambigu des instances européennes, etc.
On a aussi semble-t-il tiré récemment un trait sur la litanie des déchets dont on ne saurait que faire, de la consommation d’électricité qui allait baisser, des énergies renouvelables qui allaient tout résoudre, de la confusion entre le tsunami et l’accident de Fukushima, du gaz qui devait obligatoirement chauffer les bâtiments (RT 2012), etc. , litanie qui s’est terminée à son apogée par la loi sur la transition énergétique de 2015 visant à limiter la part du nucléaire à 50% dès 2025 (et aussi sa puissance installée à 63,2GW) et par la PPE 2020 qui a inscrit la fermeture à marche forcée de 12 réacteurs 900MW supplémentaires pour les années à venir. Oui, il était temps de réagir.
Les défis se précisent : stratégie neutralité bas carbone, réindustrialisation, émissions de CO2 à réduire, transfert indispensable des fossiles vers l’électrique là où c’est possible (chauffage, transports, industrie, etc.). Rappelons que la production d’électricité d’origine nucléaire est pilotable, n’émet pas de CO2, consomme peu de ressources par MWh produit, ne dépend pas vraiment de l’étranger, assure un coût maitrisé, bref qu’elle est un atout et qu’elle fait certainement partie de la solution face à ces défis.
Nous sommes conscients des avancées à réaliser par la filière pour satisfaire aux exigences du moment (démarrage rapide de Flamanville 3, mise en service prochaine des 6 nouveaux EPR, résolution des problèmes génériques qui peuvent survenir, visites décennales, grand carénage, etc. …). Nous faisons bien sûr confiance aux opérateurs industriels pour trouver les solutions appropriées. Les annonces récentes d’importants recrutements sur la décade à venir sont encourageantes.
Notre groupe régional s’attache à expliquer le nucléaire auprès d’un large public et à aborder des sujets plus techniques auprès d’un public restreint, en proposant notamment des visites de sites nucléaires et des conférences. A ce titre, 2022 aura été marquée par la visite d’ITER, en septembre, et la visite des sites de l’Andra dans l’Est, sur 2 jours, en novembre. Nous continuerons à répondre aux sollicitations des médias et des élus pour satisfaire leur demande d’information. Avec les outils dont nous disposons, notamment les notes techniques de la Sfen, nous sommes crédibles et bénéficions le plus souvent d’une écoute attentive. La prochaine loi 2023 sur l’Energie et le Climat sera l’occasion aussi de provoquer des rencontres avec les parlementaires de notre secteur.
La fusion nucléaire fait des progrès, les récentes informations montrent que le stade industriel reste cependant très éloigné. La fission nucléaire avec les nouveaux réacteurs à venir repart pour 100 voire 150 ans et s’installe donc dans la durée. Ne doit-on pas dès maintenant se préoccuper de la fourniture en combustible de ces réacteurs et œuvrer à leur garantie d’approvisionnement. A ce titre, il parait également essentiel dans ce nouveau contexte d’économie circulaire et de prolongation de la fission d’encourager rapidement une utilisation plus complète des capacités énergétiques de l’Uranium (235 et surtout 238), grâce aux RNR par exemple. Beaux sujets pour 2023 !
Soyons fiers de notre énergie,
Meilleurs vœux 2023 à tous.
Les membres actifs 2022 du comité d’action du Groupe régional Ile de France Ouest :
J.-L. Tison Président, M. Buisset Vice-président, Ph. Raimbault Vice-président, D. Ohayon Trésorier, M. Belloulou, Th. Bonnet, G. de Giovanni, A. Havard, B. Lévi, G. Payraud, P. Pollier, A. Ribeaudeau, A. Verdier, C. Vittecoq.